“Book Descriptions: Les crèmes sont apaisantes sous ses doigts. Il s'en tartine sur le bras, puis finalement sur tout le corps, surtout là où les marques persistent. Il sait qu'il aura beau utiliser tout le pot, les marques seront toujours là. Il n'a plus mal à certains endroits, il s'habitue à ça, mais c'est surtout que ça palpite en dedans. Ça nécessite un oubli qui ne vient pas. Il se dit que les femmes ont de la chance, qu'elles peuvent camoufler ce genre d'imprévu avec du maquillage. Des poudres soleil, des rouges incandescents, des noirs sublimes. Lui, il n'a que sa crème apaisante, un foulard qu'il ne quitte plus et un pull qui couvre parfaitement le gros pansement sur son bras. Bien que ça cogite sévère, il a peur de se dire qu'il doit redescendre et ne rien montrer aux invités, qu'il doit avoir un comportement exemplaire, parler sans être vulgaire, répondre sans pleurer, il a assez pleuré comme ça, enfermé dans la salle de bain. Et puis penser à baisser les yeux, surtout. Éviter de regarder ses interlocuteurs en face. Son interlocutrice qui demande à Marc où est Soan, qu'elle le trouve très intéressant. Soan a juste envie qu'elle se taise. Elle va envenimer la situation, il en est certain. Ce soir, il ne suffira pas de se cambrer dans le lit. Il sait ce qui l'attend si les autres en font trop. Dans le coin de la chambre, près de la commode, il y a le placard-casier. Et le placard-casier, c'est bien la chose la plus effrayante qui puisse lui arriver.” DRIVE